Quarante jours après Noël, la Chandeleur célèbre 2 traditions religieuses juives: la purification de la mère après la naissance ainsi que la présentation de l'enfant au temple. Ici, la mère étant Marie et l'enfant, Jésus.
Eh oui, nos crêpes, nourriture terrestre, ont une origine spirituelle...! Petits soleils dorés... Jésus annoncé comme "Lumière pour les nations" par le sage, Siméon...
La Chandeleur marque la fin des fêtes de Noël et en Provence, c'est le jour où l'on démonte la crèche installée deux mois plus tôt. La tradition voulait que l'on aille faire bénir une chandelle et que l'on rentre dans les maisons avec la chandelle allumée. Si elle s'éteignait avant, c'était un mauvais présage! Sinon, la maîtresse de maison pouvait faire le signe de croix avec la chandelle devant chaque ouverture, porte et fenêtre, pour protéger la maison de la foudre et... faciliter un accouchement à venir.
Ensuite, c'est le moment des crêpes! Pour la cuisson de la première, on tient dans sa main une pièce et de l'autre, on fait sauter la crêpe dans la poêle. Si elle retombe bien dedans, c'est signe de richesse...
Autrefois, on glissait alors la pièce à l'intérieur de la crêpe que l'on enroulait et on plaçait cette première crêpe à l’abri (souvent, en haut d'une armoire), jusqu’à la prochaine Chandeleur. La crêpe de l'année précédente était jetée, et la pièce donnée à un pauvre.
La Chandeleur, c'est aussi en Provence le moment des fameuses
navettes de St Victor (clic pour avoir la recette), du nom de l'Abbaye de Marseille où l'évêque bénit des cierges (et les navettes!) le 2 février. En forme de barque, ces biscuits à la fleur d'oranger symbolisent l'accostage, en Camargue, des Saintes-Maries dont la tradition provençale dit qu'elles nous ont transmis l'Évangile.
Bon appétit, quelle que soit votre gourmandise!
Et en tous les cas, grâce à cette lecture enrichissante et culturelle, vous ne mangerez pas idiots cette année!
[Non, ne me remerciez pas: ça me fait plaisir...!]
* Édit du 13 février: Pour rassurer Madeleine qui vient d'envoyer un comm' (et d'autres parents inquiets éventuels), je précise que les enfants n'ont été seuls devant leur poêle que le temps de la photo (... et ne bougeaient pas vraiment!), une gommette indiquait à quel endroit poser ses mains sans se brûler. Et aussi, le lieu de cuisson était "sécurisé" par une barrière de chaises empêchant les curieux de s'approcher trop près. Quand il fallait faire sauter sa crêpe, je tenais la queue de la poêle et l'enfant posait ses mains sur les miennes...
Je n'ai jamais eu aucun problème les années où j'ai tenté cette expérience (fort intéressante au niveau de la lecture ingrédients/recette en équipe).